Akosh S. Unit

Paris, La Maroquinerie, février 1999

 

 

            Mon pouf est une grande poire de tissu à fleurs remplie de petite billes de polystyrène. C'est très confortable.

            Là, la musique était comme un pouf, un grand, assez grand pour que cinq musiciens puissent se rouler dessus à l'aise. Ils jouent et le spectateur se sent à la place d'une des billes de polystyrène.

            C'était le traitement préalable. Plus tard, sans qu'on se rappelle qui ou quoi nous a tiré de là, on s'aperçoit qu'on est installé dans le pouf. C'est vraiment très confortable, et on commence à comprendre. "La musique est comme un pouf, là", pense-t-on en se remémorant pêle-mêle Albert Ayler, Bratsch et d'autres personnages qui hantaient déjà notre vie antérieure de bille de polystyrène. Et alors nous aussi, on est le pouf, et c'est parti, depuis déjà longtemps.