NOIR DESIR

Millau, 30 juin 2000

 

            Noir Désir reprend “Ces gens-là”. Jusqu’à ce qu’ils empoignent le bout de rideau que Brel avait vite laissé retomber, on pouvait se dire qu’on avait mal vu, ou qu’on se faisait des idées, et on pensait bien que personne n’irait plus remuer tout ça. Jusqu’à ce rappel, ce soir-là. Si c’est comme ça…

            Déchiqueté, calciné, le rideau, défoncée, la cage qu’il dissimulait, et tout est là répandu, pire que tout ce qu’on ne voulait pas s’imaginer. Ça bave de cette soupe si froide et de ce vin si mauvais, ça charrie ces personnages tordus de lâcheté et de méchante bêtise qui transforment tout ce qu’ils touchent, même l’amour, en folie et en laideur.

            Rester debout et regarder ces quatre types là-bas, sous les spots : chez eux ça grince, ça se tord, hurle et se déchire. Ça dit sa colère, avec entêtement, car il y a de quoi, mais ça ne triche pas, non, ça ne triche pas.