John TCHICAÏ et Didier LABBE
Quartet
Salle Nougaro, Toulouse,
octobre 2000
Et si c’était celui-là, le meilleur moment ? Ils viennent d’arriver
tous les cinq, ils sont là devant nous qui ne savons pas ce qui va se passer et
eux non plus. Liberté. Si c’était cet instant-là, celui qui résume
tout ?
Car en lançant les premières notes ils s’isolent et nous quittent. Ils
s’apostrophent, créent, jouent enfin, et nous nous contentons d’écouter.
Beaucoup s’en vont, ne supportant sans doute pas d’être laissés de la sorte.
Les cinq s’en fichent. Liberté. Là pour jouer, pas pour… Albert Ayler savait-il
seulement que dans la Salle Pleyel, le 13 novembre 1966… Peu importe tout ça,
il y a ce soir trois chemins de musique à parcourir à cinq, trois existences de
son à VIVRE ensemble, à faire et à nourrir d’étonnements et de rencontres avec
leur CHAIR, leur VERITE, leur LIBERTE.
Le dernier souffle s’est éteint et ils sont revenus à nous qui ne sommes
plus les mêmes. Un peu moins d’ombre, un peu de terrain gagné et on se dit qu’un
jour nous aussi, Liberté, on ira te taper sur le ventre.