LES LITTORINES

 

 

 

 

 

 

 

 

«Excusez-moi... Vous allez à Paris ?

- Oui... Enfin, là, on fait la queue, mais pour aller à Paris », j’ai répondu.

            Parce qu’à ce moment-là, on faisait la queue devant les guichets de la gare de Cherbourg, moi et le type de... de Toulon, ou Marseille, par là, avec qui j’avais fait connaissance en traînant ma valise du terminal de ferry à la gare. Parce qu’on revenait d’Angleterre, en fait. Et là, donc, on était à la gare. La gare où on faisait la queue. La queue pour acheter le billet pour Paris.

            « Vous avez le permis ? »

            Elle, elle venait de s’approcher de nous, le type martiniquais, ou guadeloupéen. Je crois qu’elle m’a dit, plus tard, d’où elle était, mais j’ai oublié. Pas mal. Elle était pas mal, quand j’y repense. Parce que sur le coup, j’ai pas fait très attention, sans doute à cause de la gamine - six, sept mois - qu’elle tenait dans les bras. C’est qu’on ne porte pas le même regard sur les femmes, même jeunes, c’est à dire sur les filles, quand elles ont un bébé dans les bras. Bref, pas mal. Mais sur le coup, j’ai pas pensé ça. J’ai plutôt pensé que sa question («Vous avez le permis ? »), c’était pas ce qu’il y avait de plus immédiat à demander à deux types en train de faire la queue dans une gare. En fait si, vous allez voir.

            « Oui », on répond.

            Juste oui. Elle avait pas demandé de détails, après tout (depuis combien de temps ? Au bout de combien d’essais ?). Alors juste oui, et à suivre. Elle suit :

            « Parce qu’il faut que je rentre sur Paris, avec ma fille, et j’ai une voiture, mais j’ai pas le permis. Alors si vous voulez, vous conduisez, je paye l’essence, et comme ça vous économisez le train, moi j’arrive à Paris, et tout le monde est content. »

            Génial. Vendu. Presque. Presque vendu, parce que le gars du sud-est, là, je crois, que j’avais connu entre le terminal de ferry et la gare, il commence à objecter (mais sans grande conviction) qu’il avait convenu avec sa cousine de là-bas (Paris) qu’elle l’attendrait sur le quai, le quai d’arrivée du train Cherbourg-Paris qu’on allait prendre, puis ne plus prendre, mais ça, la cousine, elle le saurait pas, et alors comment ils allaient faire? Après une brève hésitation, on l’envoya téléphoner pour informer sa parente du changement de programme, et nous voilà partis. Drôle de quiproquo social, finalement : on aurait pu tout simplement lui dire que s’il ne pouvait pas, tant pis, je ramènerais seul la voiture, sa propriétaire et sa fille, qui n’avaient besoin que d’un chauffeur, après tout. Au lieu de ça, on l’envoya téléphoner, on l’attendit, alors qu’en fait il ne nous servait à rien, si ce n’était à maintenir une espèce de cohésion de groupe étrange mais déjà incontournable : après notre rencontre pourtant sommaire, il était déjà établi tacitement que le voyage en voiture se ferait à trois (plus le bébé) ou pas du tout. On frôlait déjà la mondanité.

            Nous voilà donc partis, carrément en route, sortant de Cherbourg, quand elle nous dit que Paris, bon, en fait, c’est pas tout à fait à Paris qu’elle va, mais à Beaumont. Beaumont-Persan, exactement.

            Il conduisait.

            « Beaumont-Persan, elle racontait. Mais c’est juste à côté de Paris, la banlieue, quoi. La proche banlieue, enfin, la banlieue. Mais je vous paierai le train pour rentrer. Le train de banlieue, puisque c’est à côté », qu’elle disait.

            Moi, rien ne faisais. Rien de bien important : juste commencer à me dire que finalement je ne servais à rien, dans cette voiture, et puis surveiller un peu les littorines, bien sûr.

            Le quidam de Provence, lui, il faut croire que ça ne l’inquiétait pas trop, les littorines, vu comme il avalait la route : on passait à trois sur des portions à deux voies, on se rabattait in extremis devant des trente-huit tonnes au klaxon tonitruant et aux phares hystériques, bref il fonçait, allumait, envoyait, flinguait. Alors moi, pour pas voir ça, et éventuellement rassurer la passagère et propriétaire de la voiture, je me mis à me préoccuper de sa remarque sur la destination. J’ouvre une carte routière qui traînait dans le vide-poche à côté de moi, pour essayer de trouver ses pénates, à Sonia. On va l’appeler Sonia, la fille, ça simplifiera. Et l’autre, le Niçois, ce sera Jérôme, et le bébé, Chloé, tant qu’on y est. C’est un prénom très à la mode, Chloé.

            « Donc on va où, tu m’as dit ?

- Beaumont-Persan. Persan, en fait. Le nom du village, c’est Persan. Mais on dit Beaumont-Persan, là-bas, parce que c’est à côté de Beaumont, mais sinon ça s’appelle Persan, en vrai. »

            Ça partait bien. Elle en rajoute :

            « Beaumont-sur-Oise. »

            Je suis pas très fort sur la géographie de la région parisienne :

            « C’est où, par rapport à Paris ?

- Euh... Au nord, je crois. Au nord, ou au nord-est. »

            Elle non plus.

            Paris faisait sur la carte une tache rouge, uniforme, lisse, bien délimitée par le périphérique. Je cherche dans la banlieue, vers le nord. Nada. Et j’ai vu une grosse, grosse littorine nous frôler par la droite, alors j’ai posé la carte et me suis mis à m’occuper un peu de la route. Passif, c’est vrai, mais j’ai toujours espéré que quand la mort arriverait, j’aurais les yeux bien ouverts pour la voir en face.

            Jérôme ne chômait pas, au volant, mais ne perdait pas non plus la tête :

            « On n’a plus beaucoup d’essence, déclara-t-il.

- Dès que tu vois une pompe, tu t’arrêtes », répondit Sonia.

            Dont acte une dizaine de minutes plus tard. Sonia glisse un billet de deux cents francs à  Jérôme qui descend du véhicule pour aller s’expliquer avec la pompe, et moi je reste pour faire la conversation. C’est là qu’elle a dû me dire, Sonia, d’où elle était exactement, mais je ne m’en souviens plus. C’est là aussi que je me suis vraiment rendu compte qu’elle était jolie, avec Chloé dans les bras, un peu plus jolie encore que quand elle nous avait abordés à Cherbourg. C’est là enfin qu’elle m’a passé dix francs en me demandant d’aller au magasin de la station-service acheter un paquet de chewing-gums pour elle et sa fille. Je suis pratiquement sûr qu’elle a précisé que c’était pour elle et sa fille, ce qui m’amène à penser qu’elle avait peut-être plus de six-sept mois, Chloé : vous iriez donner un chewing-gum à un bébé de six-sept mois, vous ? Sans même pouvoir lui expliquer - il ne le comprendrait pas - que s’il l’avale, ça va lui coller les boyaux ? Moi non, alors... Bref, je descends à mon tour de la voiture, acquiers un paquet de chewing-gums à la caisse du magasin, pose la pièce de dix francs sur le comptoir, en guise de paiement, et j’attends.

En attendant, je jette un œil par la fenêtre et je vois quelques littorines autour des pompes à essence, mais sur le coup je ne les remarque pas. Jérôme raccroche le pistolet et se penche par la fenêtre de la voiture, probablement pour parler à Sonia. Allez savoir pourquoi, je réalise que j’ai laissé toutes mes affaires, valise, papiers, etc., dans une voiture à cinquante mètres de là, avec deux inconnus. Je mémorise le numéro de la plaque, manière. Tout ça ne m’avait pas pris plus de cinq secondes, mais je jugeai que c’était tout de même suffisant pour que le vendeur, de l’autre côté du comptoir, un homme assez âgé, avec une drôle de barbichette grisonnante, vêtu d’une blouse grise stricte et coiffé d’un béret si conventionnel que normalement on ne doit même pas le remarquer, pour que cet homme-là, donc, me marmonne le conventionnel :

« Katfrancinkécinkifondismercimsieu », avec gestes à l’appui, mais non : au lieu de ça, toutes rides dehors, il regardait ma pièce de dix francs avec des yeux chafouins. Il avait posé ses petites mains noueuses à plat sur le comptoir, et elles tremblaient un peu. Il marmonna, mais pas ce à quoi je m’attendais :

« Bien joué, bien joué... Bon, je vais quand même tenter quelque chose. »

Et, en posant à côté de ma pièce un schtroumpf en plastique déniché dans sa blouse :

« Echec ! »

Je n’ai pas pensé, à proprement parler, qu’il était fou, mais c’est tout de même là que j’ai remarqué le béret, la blouse, la barbichette, les rides, les yeux chafouins, les mains noueuses. Puis, sans me démonter et persévérant dans l’honnêteté, j’ai insisté en poussant la pièce de quelques centimètres vers lui :

« Pour les chewing-gums, msieu...

- C’était un piège, jeune homme ! Echec et mat ! » rugit-il alors en s’emparant des dix francs, qu’il avala. Et il disparut. Je ne sais pas où, mais il disparut, c’est à dire que dans la seconde d’après, il n’était plus là. J’ai commencé à me dire que quelque chose ne tournait peut-être pas rond, et, sans trop penser à récupérer ma monnaie, je suis sorti avec mes chewing-gums.

            Me voilà dehors, et je comprends mieux : le sol de la station-service grouille de littorines de toutes tailles, auxquelles s’ajoutent de jeunes littorines volantes enivrées par l’odeur de l’essence qui viennent heurter la vitrine du magasin avant de retourner à tire d’aile vers les pompes. C’est ce qui arrive quand il y a une accumulation de voitures dans les stations-service et que les pompes fonctionnent sans arrêt pendant un bon moment : l’odeur attire tout un tas de littorines, et les pompistes, forcément, ça les rend fous.

            Jérôme s’avance vers moi, le billet de deux cents francs à la main, sans se préoccuper des animaux qu’il écrase en marchant ou de ceux qui pourraient le heurter dans leur vol halluciné. Il a beaucoup de chance, d’ailleurs : beaucoup le frôlent, mais aucun ne le touche. Je vais lui expliquer que ce n’est pas la peine d’essayer de payer, puis on ira amorcer les explosifs d’urgence, parce que dans des cas aussi graves, y’a pas à tergiverser : faut faire sauter la station. Et on repartira, toujours avec lui au volant. Il conduira encore un peu plus vite qu’avant, sans doute légèrement effrayé par le bruit de l’explosion : les explosifs étaient réglés sur un temps un peu court, et on a bien entendu l’explosion, accompagnée d’une grande lueur. Pendant un instant, tout l’air qui nous entourait, à l’intérieur et à l’extérieur de la voiture, toute la Normandie qui nous serrait de près avec son vert têtu, tout, jusqu’au ruban d’asphalte, a semblé pris dans une bulle d’orange violent. Puis tout est rentré dans l’ordre.

 

Quand on est passés à hauteur de Mantes-la-Jolie, tout le monde semblait avoir avalé l’épisode de la station-service. Après tout, ce sont des choses qui peuvent arriver, sur la route, comme crever un pneu ou même se faire rentrer dedans. Quand on prend le volant, forcément, on prend des risques, c’est la vie. Bien sûr, quand on a un problème, c’est moins facile entre trois personnes qui ne se connaissent pas, mais bon... Vers Mantes-la-Jolie, tout le monde allait bien. Tout le monde, sauf Jérôme, qui s’était remis à stresser, mais pour d’autres raisons : en téléphonant à sa cousine, depuis Cherbourg, le maladroit lui avait donné rendez-vous à dix-sept heures à la gare Saint-Lazare. Primo, dix-sept heures, vu l’heure à laquelle on était partis de Cherbourg, c’était plus que serré, comme planning, et deuzio, gare Saint-Lazare, point, sans plus de précisions, c’est plus que vague, comme rendez-vous. Mais le deuzio, Jérôme, il y pensait pas trop, encore. Il voyait surtout qu’à dix-sept heures passées, on n’était qu’à Mantes-la-Jolie. Il se disait que cousine, là-bas, à Saint-Lazare, elle devait commencer à se faire du mouron, et que lui, s’il ne la retrouvait pas, il était un peu mal embarqué, seul et perdu dans la capitaleu, putaing cong ! Ah, et puis j’oubliais : entre-temps, j’avais quand même localisé Beaumont-sur-Oise, c’est à dire Beaumont-Persan, ou plutôt Persan, si vous préférez, sur la carte. C’était plein nord de Paris, à tout de même trente-cinq kilomètres, ce qui n’arrangeait pas nos affaires, et surtout pas celles de Jérôme. Quand je lui ai fait remarquer, à Sonia, que c’était pas la porte à côté, sa maison, elle m’a désarmé d’un sourire en me répétant que de toutes façons, il y avait toute la journée des trains Beaumont- ou Persan-Paris, et qu’elle nous le paierait, alors qu’est-ce que vous vouliez que je dise ? Je me suis contenté de faire un geste à l’attention de Jérôme :

« Bon, écoute, pour pas te rendre les choses encore plus compliquées avec ta cousine, on va juste rentrer un chouïa dans Paris, et je te laisse à la première station de métro qu’on trouve. Toi, tu vas à Saint-Lazare et moi, je ramène la demoiselle.

- Non ! gémit-il. M’embrouilleu pas, cong ! J’ai jamais pris le métro, je vais jamais pouvoir !              Ecouteu... Tu connais Paris, toi ?

- Ouais (je suis gonflé).

- Laisse-moi à Saint-Lazare, alors. Ça te prendra pas trop de temps, et après tu repars avec elle. »

Sacré Jérôme ! Et nous voilà rentrés dans Paris.

La voiture est arrêtée devant la gare. Sonia est partie téléphoner chez elle, et Jérôme, en voyant la quantité d’anonymes qui traversent la grande cour en tous sens, a dû comprendre le deuzio de son erreur de Cherbourg. Il est parti téléphoner, du coup. De toute façon, psychologiquement, le moment était bien choisi pour faire une pause. Ils m’ont laissé avec la voiture, toutes leurs affaires dedans, et les clés sur le contact. La confiance règne, pas à dire...

Appuyé au véhicule, sans ces vilaines pensées, sans pensées du tout, en fait, j’embrasse d’un regard flou et un peu ocre la foule et la grande façade rococo. C’est drôle, le vil tumulte de la ville est moins laid, aujourd’hui. Il est même largement supportable : il ressemble au rire de Sonia, il a la couleur des lèvres de Sonia, du babil de Chloé. Et puis je regarde la statue, tiens, enfin, le monument, l’espèce de colonne de vieilles valises empilées qui est au milieu de la cour. Je me dis que c’est un bon endroit, pour un rendez-vous, à condition de ne pas la confondre avec la colonne d’horloges qui est dans l’autre cour, bien sûr. Il y a des gens à qui c’est arrivé, paraît-il. C’est un bon endroit, pour un rendez-vous, et je cherche vaguement, au pied des valises, quelqu’un qui ait l’air d’attendre et qui ressemble à la cousine de Jérôme. Mais je ne cherche pas longtemps : d’abord parce que je ne l’ai jamais vue, la cousine de Jérôme, et surtout parce que les valises, doucement, sans que je ne m’en aperçoive immédiatement, viennent de se transformer en un tas d’énormes littorines visqueuses qui s’effondre maintenant au ralenti en recouvrant le socle comme de la mélasse. Et là-bas, sur la façade, ce que je prenais pour des ornements rococo, ce sont en fait d’innombrables littorines. Elles ont pris une couleur gris sale, pour qu’on les confonde avec la pierre, mais je les vois bien, maintenant, qui grouillent sur le bâtiment ! Et la foule, dans la cour ! Les gens, partout, se transforment à leur tour en animaux : tout en continuant à avancer, ils se recroquevillent en perdant leurs traits et leurs formes. Leurs habits leur collent à la peau et le tout finit en une masse pâteuse, brunâtre, qui frémit un instant avant de se fixer dans la forme d’un corps de littorine. Entre-temps, leurs valises, sacs ou attachés-cases ont grandi, se sont déformés en les avalant et en glissant le long de leur dos pour devenir la coquille qui les plaque au sol. En trois mètres, un parisien affairé se mue en un monstre marin gluant qui continue son chemin, comme si de rien n’était !

Ce coup-ci, c’est l’invasion.

Par réflexe, je pose la main sur la carrosserie, derrière moi. Le contact du métal me rassure. Okay, c’est du solide. Moi aussi, c’est du solide : je suis pas une littorine, je me serais déjà transformé, en train de ramper comme eux. Et puis je le sais, je l’ai toujours su : je les hais, les littorines ! Je suis un homme !

Allez, je me tire.

Attends ! Sonia... C’est pas une littorine, Sonia, c’est pas possible ! Je peux pas la laisser là... La voilà, avec Chloé ! Elle arrive, sans paraître remarquer l’apocalypse, sur laquelle elle flotte. Allez, je vais les faire monter, laisser le sac de Jérôme sur le trottoir, et ciao, direction Beaumont, et on oublie tout ça. On sortira de Paris, et une fois dans l’Oise, en campagne, on respirera. On quittera même la nationale pour prendre une petite route, puis une encore plus petite, puis un chemin forestier, où on s’arrêtera. Et là, vue de l’extérieur, la voiture ressemblera à un arbre comme les autres et nous, à l’intérieur, on sera cachés, on sera bien, sans volant, sans tableau de bord, sur un grand matelas. On dira rien. Sonia, elle se contentera de me sourire, et son sourire, ses yeux, ses jambes, ses seins, elle me les donnera, tout sera à moi, longtemps, pour longtemps, pour toujours. Et puis on parlera, un peu, et on rira, surtout, on rira. On dormira, on rêvera de palais d’ivoire et de lits à baldaquins en feuilles d’automne. Enfin, on repartira, mais on n’ira pas à Beaumont, qu’est-ce que c’est que ces histoires ? On filera au Sud, on ira à Toulouse manger à la terrasse d’un café devant une basilique rose et, à ses pieds, un marché, un fouillis qui se démonte et s’exile lentement, à Narbonne où on dormira sur la plage, dans les étoiles, les pieds dans l’eau, et on finira à Barcelone où on prendra le premier café con leche dans le marché au bord des Ramblas avec trois touristes paumés et des fêtards catalans hagards, trasnochados, les traits tirés jusqu’au sol, mais contents.

Barcelone, c’est beau, c’est ensoleillé, c’est un sourire grand comme une ville, alors forcément, je me dis, pas de littorines, là-bas, ça serait trop moche, trop.

Parce qu’en France, par contre...

Pourtant, des fois, j’ai l’impression qu’il n’y a que moi qui m’en rends compte ou que ça inquiète. Des fois, c’est à croire que les autres s’en foutent, un peu comme Sonia qui vient vers moi en flottant au-dessus des monstres. Et le pire, messieurs-dames, c’est qu’il y en a même qui voudraient me faire croire que tout ça n’est pas vrai, comme la vieille méduse que j’ai écrasée avec sa canne ou les deux mollusques en blouses blanches qui pleuraient avant que je les balance de la falaise, avec leur ambulance.